Regards de classe
Sous la direction de :
Marion Dalibert, Marco Dell’Omodarme et Sébastien Fevry
Octobre 2018
122 pages
18 x 24 cm
12 €
Observer et classer : c’est le double jeu du regard de classe (appelé class gaze en anglais – sans équivalent en français) qui est interrogé avec ce numéro 14 de la revue Poli. Il s’agit en effet d’un double jeu, dès lors que ce regard rend compte, d’une part, de l’émergence de la classe sociale elle-même en tant qu’« objet » et, d’autre part, d’une manière d’organiser l’expérience qu’un individu a du monde et sa constitution en tant que sujet appartenant à une classe particulière (la classe populaire par exemple).
La classe sociale n’est dès lors pas uniquement interrogée comme étant reliée aux ressources économiques possédées ou à la manière dont les individus se sentent appartenir à une classe particulière. Dans ce numéro, celle-ci est aussi — et surtout — pensée comme étant un système de représentations associé à des signifiants (vêtements, pratiques culturelles…) qui cadre le regard qu’un individu porte sur un autre et la manière dont son regard va, à son tour, réguler ses comportements. Tout en problématisant la tension entre le.s regardant.s et le.s regardé.s, s’esquisse donc, à travers tous les textes, une réflexion sur la politique de l’image de classe, sur la construction esthétique et politique de la classe, sur la manière donc on considère la « belle clientèle » ou la « vulgarité », le tout étant saisi dans une dimension normative, prescriptive et axiologique.
Ce numéro propose donc un déplacement dans la manière de problématiser la classe sociale aujourd’hui dans le champ francophone, car il met en lumière la complexité de ses modes de constitution, son affiliation avec la moralité et les processus de (dé)valorisation sociale et, enfin, la façon dont son système de représentations est, d’une part, légitimé par le biais d’institutions diverses (médias, école, …) et, d’autre part, participe à réguler à la fois la redistribution économique et la reconnaissance sociale.
Sommaire
Regarder, produire la classe
Marion Dalibert et Sébastien Fevry
Une autre conception de la personne : régimes de valeur et pratiques d’autonomisation de la classe populaire
Beverley Skeggs
La perpétuation d’une invisibilité : l’absence de regard spécifique sur les salariés agricoles
Nicolas Roux
Inventaire des sous-entendus
Claudio Pazienza
Du mode d’existence cinématographique de la classe ouvrière
Jean-Marc Leveratto
Regards de classe dans le milieu du spectacle vivant. Entretien avec Guy Alloucherie
Marion Dalibert
Construire un regard sur la réception de Cinquante Nuances de Grey : Les émotions de classe d’une ethnographie en ligne
Delphine Chedaleux
Guillaume Musso, enquête.
Amandine Dhée
Can the subaltern gaze ? Esthétique du regard de classe des employé·e·s des services de luxe
Thibaut Menoux
Ouvrage publié avec le concours du
Centre National du Livre et de la Région Ile-de-France

Livraison en France métropolitaine, 15,50€

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